UNE CAMPAGNE A L’AFRICAINE: EBOLAMANIA…
D’abord il est noir. S’il est né en Afrique, depuis lors il a séjourné dans les laboratoires des meilleures universités américaines de médecine. Sortit de nulle part, il a fait une brusque irruption dans la campagne présidentielle sous nos tropiques, avec pour slogan YES I CAN…, YES I CAN KILL…
Nos apprentis politologues ne l’ont pas vu venir. La campagne électorale est pour 2015 sous nos cieux et le compte à rebours à démarrer. Candidat déclaré, Il est à l’affiche de tous les médias : CNN, TV5 monde, RFI, Al jazzera et toutes les chancelleries en parlent. Il emballe les réseaux sociaux. La fièvre monte sous les tropiques et elle est même hémorragique : L’ebolamania.
Comme Obama en 2007, le virus Ebola est entrain de réussir un véritable coup de maitre sur la scène politico-sanitaire ouest-africaine. Ebola est entrain de passer au peigne fin la gestion calamiteuse des pouvoirs africains : le manque d’assurance maladie, des infrastructures sanitaires inexistantes (si elles existent, mal équipées), l’absence de budget, surtout l’absence de recherches médicales .Toutes choses, qui nous avaient été promises la main sur le cœur par nos dirigeants aux campagnes électorales passées. Pour Ebola, chaque malade est un argument de plus mais un électeur en moins pour les gouvernements Africains afin de faire leurs scores soviétiques dès le premier tour. Et plus Ebola attaque et contre attaque, opposition et pouvoir se lancent les pierres faisant le lit épidémiologique de la maladie.
On me souffle que même le grand ‘’blaise le compas’’ tremble devant Ebola. Bad Luck appelle Dieu à la rescousse. Quand Ebola surfe sur la planche de Searleaf, ca fait forcement des vagues à Monrovia. Pendant ce temps, en cote d’ivoire on craint un face à face du virus ‘’émergeant’’ face à ‘’ADO l’émergeant’’.
NOS VIEILLES ET BELLES ‘’NEGRERIES’’ ?
Comme toutes les élections sur le continent ne s’accompagnent jamais sans morts et avec Ebola il y en aura forcement, l’Elysée et la maison blanche ont vite fait de déconseiller à leurs ressortissants les destinations dangereuses. Les pays avoisinants n’ont pas tardé à fermer leurs frontières. Loin du marigot politique Africain, on regardera le macabre scenario de haut, on fera le décompte des tués depuis la tribune de l’organisation des nations inutiles. Pendant qu’on vit encore, demandons à ban ki moon, on est déjà à combien de cadavres ?
Et comme toujours dans toutes les élections sur le continent, on a vite fait de voir nos régimes frapper au porte des chancelleries occidentales, de tendre la main et implorer les faveurs sanitaires des pays développés ‘’un vaccin, un vaccin, des experts. vite svp.’’.
Et comme toujours, on trouvera certains plumitifs, opposants invétérés à la vieille métropole, les pseudo-panafricanistes qui étaleront leurs ‘’negreries’’. En Cote d’ivoire, certains politicards on vite faire de dire, qu’Ebola était le candidat déclaré des occidentaux pour maintenir l’Afrique sous le joug de l’impérialisme primitif secondairement déguisé en bioterrorisme.
Et comme dans toutes les campagnes sous nos tropiques, on fera appel au divin, au mystiques affamés, aux charlatans malnutris et autres marabouts vampiriques. Les talismans anti-Ebola, les poudres magiques, les incantations illusionnistes, ont déjà vu le jour. Une formule magique voulait qu’une potion à base d’oignon soit le remède miracle. Résultats : l’oignon à vite manqué sur le marché ivoirien.
Et comme dans toutes les campagnes chez nous,’’ les on dit, on dit’’ c’est à dire les ragots, ne manqueront pas. La presse paparazzi s’y mêlera, comme pour traquer les victimes d’Ebola ou en a créer (il faut bien vendre pour une fois). Un journal de chez nous, s’est plu cette semaine à barrer à sa une : le premier artiste atteint d’Ebola, deux cas en une semaine au chu de Yopougou. Dans son article, le journaliste s’est débattu pour nous expliquer, qu’il ne fallait pas paniquer et qu’il s’agissait en fait, que de deux cas simples de paludismes graves. Franchement, ou était le conseil nationale de la presse?
Comme toujours, dans toutes les élections sur le continent, on trouvera des clubs de soutient, des mouvements patriotiques, des agoras de prédateurs, s’inviter à la mangeoire ‘’ébolatique’’. Tous sauf Ebola ; tous contre Ebola.
Ebola ou pas, les élections chez nous n’ont jamais servir à autre chose qu’a dénombrer nos morts.
Rendez vous à la prochaine consultation médicale, en attendant gardons le sourire : c’est un médicament.
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