De Paul Biya à Hillary Clinton : des histoires bien hilarantes

Comme moi, je sais que certains chefs d’Etat africains ont veillé pendant la nuit électorale qui a porté Obama au pouvoir. Tous fiers de voir « des élections sans effusion de sang » au lieu du terme consacré sous nos latitudes de « coup d’Etat sans effusion de sang ». Tous fiers de voir qu’un fils d’immigré pouvait devenir the commander in chief. Devant l’accomplissement du rêve américain, je me suis mis à rêver que comme moi, même Mugabe et Paul Biya ont lancé ces mots. « Ça, c’est vraiment la démocratie, c’est la politique comme je l’aime. »

Hier, en regardant le lancement de la campagne d’Hillary Clinton, je me suis dit vivement la suite. Attendant avec impatience ces primaires démocrates, j’ai pensé aussi à une histoire bien hilarante. J’ai pensé au Cameroun de Paul Biya, de Issa Hayatou (président de la CAF : confédération africaine de football). Je ne sais pas pourquoi. Pour qui connaît les lions indomptables du Cameroun, peut-être parce que le peuple camerounais est tout autant fier que le peuple américain. Peut-être parce que le Cameroun du très respectable Cabral Libii, de Florent Ngimbis, de Willfokam… est tout autant riche d’intellectuels qui comptent sur la scène internationale. Pour preuve, la Côte d’Ivoire est devenue la terre de bataille des intellectuels et panafricanistes camerounais. Entre franklin Nyamsi célèbre défenseur du régime Ouattara et une Calixte Beyala « pro-Gbagbo confirmée » les ivoiriens sont stupéfaits par le débat d’idées qui foisonne tant depuis la Côte d’Ivoire que depuis le Cameroun. C’est bien ça le panafricanisme et on s’en réjouit fort bien. L’Afrique bouge, peut-être pas comme on le veut, mais les oppositions politiques s’assument de plus en plus et les sociétés civiles se réveillent. Du Togo, au Gabon, en passant par le Congo le léger vent de la démocratie souffle. Voici tout le paradoxe avec le Cameroun, cette terre d’intellectuels rebelles où la dictature et la présidence à vie semblent avoir de bons jours devant elles. Gbès est mieux que dra.
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